Rêve ou réalité : Obtention par le Cambodge du Prix International de la Sécurité Routière du Prince Michael

Le cambodge obtient le prix international de la securite routiere de prince michaelNRCS

18/12/2016

Aussi surprenant que cela soit, le Cambodge vient d’obtenir le Prix International de la Sécurité Routière du Prince Michael. Ce prix n’est pas décerné au pays ayant le taux de mortalité routier le moins élevé par habitant, ce n’est d’ailleurs pas le cas pour le Cambodge. Mais aux pays ayant adoptés une politique de réduction du nombre d’accident mortel de la route avec premiers résultats probants. A ce titre le Cambodge en fait partie.

Une délégation cambodgienne sous la direction du vice-Premier ministre Samdech Kralahom Sâr Khéng, ministre de l’Intérieur et président du Comité national de la sécurité routière, est parti au Royaume Uni pour recevoir le fameux prix mardi 13 décembre dernier. Trois autres lauréats ont remporté le prix pour leur succès quant à la réduction du nombre de victimes : Belize, le Royaume-Uni et Singapour.

Concernant le Cambodge, de novembre 2015 à novembre 2016, le nombre de morts par accident de la route est passé de 2.265 à 1.926, soit une diminution de 15%. Le nombre d’accidents de la route a baissé de 12% et le nombre de blessés a diminué à hauteur de 7% (1).

Ce prix ne doit pas cacher le travail qui reste à accomplir au Cambodge. En effet en France du 1er janvier au 30 novembre 2106, 52.164 accidents ont été déclarés pour 3.139 morts soit 6 morts pour 100 accidents (2). Alors que le Cambodge a déclaré de novembre 2015 à novembre 2016, 4029 accidents pour 1926 morts (1) soit 48 morts pour 100 accidents ! Cet égard est bien évidement dû au plus grand nombre de deux roues par habitant au Cambodge, mais il révèle aussi la grande fragilité des deux roues face aux voitures.

Si des efforts ont été faits ces derniers mois au Cambodge : remplacement des priorités à droite par des panneaux « Stop », renforcement des contrôles de la police, meilleures visibilités des numéros de rue à Phnom Penh... il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nul besoin d’aller très loin, certaines carences au Cambodge sont visibles à l’oeil nu, notamment par rapport à son voisin vietnamien ayant pris des résolutions drastiques en la matière. Nous pouvons citer quelques exemples :

  • Mauvaise compréhension ou connaissance de la priorité à droite ; pour beaucoup de cambodgiens sortir de son terrain ou de son garage est considéré comme une priorité à droite,
  • Les panneaux « Stop » ne sont jamais accompagnés de la ligne transversale continue blanche avant l’intersection (norme internationale généralement acceptée : 50cm de largueur). Les panneaux sont pour la plupart placés beaucoup trop loin de l’intersection (norme internationale généralement acceptée : 70cm), de ce fait les cambodgiens ne marquent que très rarement le stop,
  • Les contrôles de police les plus fréquents portent sur les feux allumés en journée, les rétroviseurs... plus rares sont les contrôles sur les priorités, les « Stop », les motos roulants à contre sens sur la voie de droite...

Ce prix est donc une très bonne nouvelle pour les cambodgiens à condition que les efforts se fassent dans la continuité.

Jean-Marc ALLIER

Source : (1) Commissariat général de la Police nationale cambodgien, (2) l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière française, AKP par C. Nika

 

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