Accélération politico-juridique dans l’affaire Kem Sokha et dissolution du CNRP
19/10/2017
Depuis l’arrestation de Kem Sokha, président du Parti de sauvetage national du Cambodge (CNRP) pour trahison envers la nation, le 3 septembre dernier, le dossier politique et juridique s’accélère. Selon le Premier ministre Samdech Akka Moha Sena Padei Techo Hun Sèn, il existerait une nouvelle preuve à l’encontre de Kem Sokha.
Lors d’un entretien vidéo fait aux Etats-Unis et datant cette fois-ci du 4 juin 2011, Kem Sokha aurait dit : “le gouvernement de Hun Sèn touche à sa fin, par conséquent l’organisation, les conseils et le soutien sont nécessaires pour que ce soulèvement se produise [...]“.
Le Premier Ministre a affirmé : “Aujourd’hui, nous avons trouvé un nouveau clip appelant les forces armées cambodgiennes à tourner les armes contre le gouvernement légal [...]“. Le ministre de l’intérieur a déposé plainte la semaine dernière auprès du la Cour suprême du Cambodge pour dissoudre le CNRP. En effet, selon la nouvelle loi votée en début d’année tout président de Parti politique condamné sur le plan juridique pourra voir son groupe dissout.
Si le CNRP était éliminé du champs politique cambodgien, quatre nouvelles lois sur les partis politiques adoptées ce lundi 16 octobre par l’Assemblée Nationale permettraient de redistribuer les sièges du CNRP au sein de l’Assemblée Nationale. Le Comité National Electoral (CNE) aurait sept jours pour redistribuer les 55 sièges aux Partis politiques participant aux dernières élections comme le FUNCINPEC. La clé de répartition n’a pas été encore dévoilée.
Cette affaire n’est pas sans conséquence sur les élections municipales de juin dernier. A noter, que Le CNRP a actuellement 29,7% des communes (489 communes sur 1646). Si le CNRP était dissous (99,99% de chance selon le Premier ministre), il perdrait également tous ses sièges de conseillers communaux. Ces derniers pourraient garder en revanche leur poste, s’ils se ralliaient au Parti du Peuple Cambodgien (PPC).
Si cet appel du pied du Premier ministre semble limpide dans le contexte politique cambodgien à court terme, il va surtout permettre de cristalliser la base du CNRP et les positions de chaque membre de l’opposition sur le long terme.
Jean-Marc ALLIER
Source : AKP par C. Nika