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Le Premier Ministre exhorte les autorités phnompenhoises à faire respecter le code de la route

Circulation trafic phnom penh

03/01/2018

Le Premier Ministre, Samdech Akka Moha Sena Padei Techo Hun Sèn a demandé aux autorités de la ville de Phnom Penh de mieux gérer l’anarchie qui sévit dans les rues de la ville en renforçant l’application du code la route.

Au fil des années, la circulation dans la capitale s’est détériorée. Le dossier est plus complexe qu’il n’y parait. Si le Premier Ministre demande clairement aux forces de police de faire respecter le code de la route, il n’en reste pas moins que l’urbanisme et la gestion des espaces publiques restent des volets primordiaux à ne pas négliger dans ce dossier.

Cette requête justifiée du Premier Ministre sera confronté dans l’avenir à plusieurs problématiques : formation des forces de l’ordre, identification et priorisation des dangers par le haut commandement de la police, signalisation routière, gestion des stations de taxi et bus, espaces aux abords des marchés...

Les forces de l’ordre

Nul besoin d’habiter Phnom Penh depuis 20 ans pour comprendre le manque de formation de la police de proximité. La gestuelle des forces de l’ordre pour arrêter un contrevenant au code la route ou le flux de voiture à une intersection est incompréhensible aux détenteurs d’un permis de conduire. La formation des agents de police est donc un des premiers axes à travailler. Concernant les priorités du commandement de la police, on peut simplement dire qu’il est toujours étonnant de se faire arrêter pour un rétroviseur manquant ou un feu de position allumé en pleine journée alors que des conducteurs en train de bruler un feu rouge ou en contre-sens sur la voie de droite ne se font pas arrêter ! La gestion passera donc par la hiérarchisation des infractions : non-respect d’un feu, d’un stop ou d’un sens interdit par rapport à un rétroviseur manquant ou un feu de position allumé.

Le service de la voirie

La signalisation routière est un dossier à lui tout seul détenu par les responsables de la voirie. Si sur ces dernières années, les conducteurs respectent de mieux en mieux les feux rouges, il n’y a toujours pas de respect des panneaux de « Stop ». Cet état de fait est entièrement imputable aux services de la voirie ! Dans le monde entier, un stop est caractérisé par deux éléments distincts, un panneau de stop a moins de 1 mètre de la voie perpendiculaire et une large bande blanche. A ce jour au Cambodge, le panneau de stop est entre 2 et 5 mètres de la voie perpendiculaire (s’il n’est pas caché par le feuillage d’un arbre) et la bande blanche est toujours inexistante.

Gestion des espaces publiques

Si le respect du code de la route est essentiel dans la gestion du trafic, la gestion des espaces publiques est également un volet essentiel à l’évolution de la situation. Les taxis et les bus sont souvent générateurs d’embouteillage, la municipalité ne cadrant toujours pas les emplacements de stationnement des taxis et des bus, ces derniers peuvent générer à eux seuls des embouteillages de 100 ou 200 voire 500 mètres par heure de pointe. Les abords de marché sont également de vraie source de bouchon, Psa Tia, Psa Kandal, Psa Tmey ou les sorties d’usines dans le quartier de Tuol Sangkey sont de vrai goulot d’étranglement en heure de pointe. Les stands et les petites roulottes motorisées qui font à juste titre parties du paysage cambodgien ne sont strictement pas encadrés quant à leur emplacement sur la chaussée.

Des conséquences qui coûtent chères

Les conséquences de ces désordres sont multiples. Elles se comptent tout d’abord en nombre de vie. Le non-respect du code de la route reste la première cause du nombre de mort au Cambodge. 2017 n’aura pas été une bonne année.  Selon le Commissariat général de la Police Nationale 1,780 personnes ont été tué sur les 3,531 accidents enregistrés contre 1.717 morts en 2016. Si le nombre de blessés a baissé (5.539 en 2017 pour 6.607 en 2016) le nombre de mort est le signe qu’il faut revoir la stratégie globale sur ce dossier. Abaisser l’autorisation de l’âge de la conduite d’une moto à 15 ans au 1er janvier 2017 ne semble pas avoir été une bonne initiative. Nul besoin de faire une étude sociologique sur les acteurs des infractions. On peut facilement constater que la majorité des personnes qui arrivent à contre-sens ou qui ne respectent pas les feux et les stops sont des jeunes de moins de 25 ans.

Sur le plan économique, les lacunes sur la gestion de la circulation et de l’urbanisme risquent de coûter chère dans les prochaines années aux petites entreprises. Enervement, problème de parking et manque de voies piétonnes ne font pas bon ménage avec le chiffre d’affaires des petits commerçants de proximité comme des gros d’ailleurs. Ce sont des milliers de dollars chaque jour qui ne rentrent pas dans les caisses des entreprises mais aussi de l’état !

Jean-Marc ALLIER

Source : AKP par C. Nika

 

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